Avant d'aller dormir, de S.J. Watson
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Région de Londres, une maison banale dans une banlieue banale. Christine se réveille un matin, se rend à la salle de bain et découvre avec stupeur qu'elle a la quarantaine, d'après l'image que le miroir lui renvoie. Elle réfléchit, s'étonne, ne se souvient plus qui elle est ni où elle habite. Tout lui semble étranger: cette maison, les photos de celui qui lui apparaît comme son mari, et, surtout, elle-même... Chaque jour, cette scène étonnante se répète: Christine a perdu brusquement la mémoire suite à un accident. Une forme d'amnésie peu répandue, qui lui fait oublier chaque matin tout ce qui s'est passé "avant d'aller dormir", c'est-à-dire toute sa vie.
Suivie par un médecin très engagé, Christine commence sur sa proposition à rédiger un journal chaque jour, qui lui permettra de recoller les morceaux de sa vie brisée pour constater à quel point son entourage la manipule, et remettre en cause les certitudes qu'ont lui présente comme bien établies...
Disons le d'emblée, je me suis beaucoup ennuyée dans ce roman. La construction, autour du journal que Christine rédige chaque jour, est répétitive à l'extrême: chaque jour, Christine se réveille, et chaque jour, elle ne se reconnaît plus. Chaque jour, son médecin l'appelle, chaque jour, elle retrouve son journal, chaque jour elle écrit et chaque jour, elle se pose les mêmes questions sur son identité et son entourage. Forcément, l'ensemble s'avère vite très poussif. Rien d'autre ne se passe pendant la bonne première moitié du roman, et quand l'action se met en branle, au bout de 200 pages, on ne cesse d'avancer pour mieux reculer. Je croyais que l'on me disait la vérité, mais je n'ai plus confiance en personne. Ou plutôt si, j'ai à nouveau confiance. En fait, non. Bref, le ras-le-bol est vite arrivé.
Mais je me suis accrochée en me disant que la chute serait forcément époustouflante, pour rattraper tant d'approximation. Et non, loin de là. Rarement un thriller ne s'est à ce point raté sur son dénouement. Celui que l'on croyait très méchant dès les premières pages est bien très méchant. L'amie sortie du bois aux deux tiers du livre repart comme elle est venue. Pleine de bons sentiments et dégoulinante d'intentions mielleuses, cette pauvre fin est tout simplement stupéfiante, et je n'ai pu m'empêcher de me sentir totalement flouée par tant de nullité.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) aux Ed. Sonatine, 2011