Etape australienne: Le Chant des pistes, de Bruce Chatwin

Publié le par Caroline

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De la recherche du "mythe aborigène" et de la supériorité du nomadisme...
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Anglais né en 1940, Bruce Chatwin est un écrivain-voyageur particulièrement reconnu. Célèbre pour ses ouvrages qui sont autant d'invitations à quitter son quotidien pour se mettre en route (En Patagonie, Les vice-rois de Ouidah, ...), il se veut avant tout un nomade qui se nourrit de "choses vues", et les interprète pour les coucher sur le papier.
Le Chant des pistes retrace son périple au coeur de l'Australie, où il a formé le curieux projet de retracer, pour tenter de les cartographier, les "pistes chantées" des aborigènes, en référence à leur tradition ancestrale: « Lors de sa traversée du pays, chaque ancêtre avait laissé dans son sillage une suite de mots et de notes de musique et ces pistes de rêve formaient dans tout le pays des « voies » de communications entre les tribus les plus éloignées. Un chant était à la fois une carte et un topo-guide. Pour peu que vous connaissiez le chant, vous pouviez toujours vous repérer sur le terrain. »

Ce faisant, et non sans une certaine poésie, Chatwin invite le lecteur à appréhender sa compréhension du monde, au-delà de ce seul voyage, dans une dimension universalisante, à travers le prisme de son expérience personnelle. Ce livre se veut une sorte de "patchwork", à rebrousse-poil des récits de voyage dont nous sommes habitués: il est tissé de réflexions personnelles, de souvenirs, de rencontres, de citations et d'aphorismes qui souvent n'ont apparemment pas de lien entre eux et s'éloignent de la trame initiale du récit, le but final étant pour l'auteur de partager sa passion du nomadisme, comme mode de vie et de pensée: « Je sais que cela vous paraîtra sans doute tiré par les cheveux, dis-je à Elisabeth Vrba, mais si l'on me demandait : « A quoi sert un gros cerveau ? », je serais tenté de répondre : « A trouver son chemin en chantant dans le désert... » Elle dit en souriant : « Moi aussi je crois que les hominidés étaient nomades.» »
Philosophie, littérature, ethnologie et art se trouvent convoqués pour démontrer la supériorité d'une vie en mouvement, nomade, voyageuse. C'est souvent déroutant, car le lien entre les observations et considérations de l'auteur n'est jamais évident. C'est au lecteur de se faire son point de vue, en tentant de mettre en regard les propos qui lui sembleront les plus signifiants par rapport à sa propre réflexion sur son environnement et sa perception de l'autre. J'ai trouvé cette démarche intéressante, car le lecteur devient partie prenante de ce récit qui, dès lors, n'en n'est plus vraiment un. C'est davantage d'une réflexion qu'il s'agit, mais la prétention universalisante de l'auteur et le côté très confus de l'ensemble m'ont quelque peu gênée pour que je parvienne à la mener à bien...
 
Traduit au Livre de Poche (collection Biblio romans), 1990
 
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Catégorie Continent: AUSTRALIE

Publié dans Bien aimés...

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Bonjour, je voudrais créer, dans mon blog sur l'art aborigène, une catégorie "bibliographie", et donc je recherche des fiches de lecture sur des ouvrages qui parlent de l'Australie des Aborigènes.<br /> J'ai apprécié votre approche du "Chant des pistes".<br /> M'autorisez_vous à l'utiliser dans mon blog. Et si oui, sous quelle signature?<br /> Merci d'avance<br /> Michèle Panhelleux
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