Les Témoins de la mariée, de Didier Van Cauwelaert
©©©©
Les Témoins de la mariée sont le premier livre de Didier Van Cauwelaert, Prix Goncourt en 1994 pour Un Aller simple, que je lis. J’avais été intriguée, amusée et séduite par le premier chapitre, lu cet été par Catherine Frot avec brio dans le cadre de son émission « la bibliothèque de l'été » sur Europe 1.
Ayant beaucoup ri avec ce début qui m’avait semblé très prometteur, je me suis ruée à la rentrée sur le roman.
A la lecture, le premier chapitre m’a autant fait rire qu’à la radio. Mordant, incisif, irrévérencieux et plein d’humour : j’étais conquise.
Marc, un photographe adulé, riche et célèbre, annonce à son cercle d’amis à la veille de Noël la fin de sa « vie d’avant » : désormais, il ne sera plus l’homme matérialiste, avide de femmes jetables et d’agent facile qu’ils connaissent. Il a trouvé l’amour avec une jeune peintre chinoise, dont il exhibe fièrement le portrait à ses camarades. Consternation absolue lorsque Marc leur demande d’être les témoins de son mariage avec cette femme, adulée et tant vanté, qui leur apparaît d’une affligeante banalité… Yun débarque en France pour se marier, alors que Marc vient de mourir quelques heures plus tôt dans un accident. Que faire pour l’épargner ? Comment manipuler la situation pour la préserver, et se préserver ? Qui sera victime du choc ?
L’intrigue est bien ficelée au démarrage, mais j’ai très rapidement déchanté. Au bout d’une quinzaine de pages à peine, las : l’humour, qui se veut cynique, ferait mieux de disparaître plutôt que d’être si mauvais. Les rouages s’épaississent et la lourdeur du trait s’accentue à un tel point que tout cela en devient presque illisible, tant les lieux communs se succèdent et les poncifs s’accumulent. Les personnages deviennent caricaturaux alors que ce cercle d’amis m’avait semblé bigarré et sympathique de prime abord. J’ai dû me forcer pour arriver au bout de cette histoire, qui patine bien avant la fin…
Une vraie déception, que j’ai tout de même sanctionné d’un ©, car le début a été un savoureux bonheur, même si celui-ci fut particulièrement fugace en ce qui me concerne ! Une vraie occasion d’écrire un bon roman, léger et décalé, mais une occasion absolument ratée.
Albin Michel, mai 2010